lundi 30 avril 2012

La GRANDE Régression par Jacques Généreux

On peut bien préserver tous les autres traits apparents de la civilisation, mais si l’on perd le désir et la capacité de faire progresser l’égalité, la solidarité et la convivialité entre les hommes, la plus avancée des sociétés peut sombrer dans la barbarie; telle est la leçon du xxe siècle, où l’on vit des peuples – ô combien brillants par leur culture! – s’abîmer dans l’horreur totalitaire. La leçon peut se résumer ainsi :entre les êtres humains, le seul progrès qui compte vraiment, c’est le progrès social, au sens le plus large du terme, c’est-à-dire l’extension de leur capacité à faire société, à vivre bien avec autrui et tous ensemble. Sans ce dernier, le progrès des connaissances et des techniques ne protège aucune civilisation contre une régression et, pire encore, il peut servir à sa destruction. Quand les humains perdent de vue la priorité qui a présidé au processus même de l’hominisation – la constitution et le renforcement de leur alliance – et s’adonnent au culte de l’accumulation et de la compétition, alors l’essor de leurs techniques n’étend plus que leur capacité à se combattre et à épuiser leur Terre. Ainsi meurent les civilisations, par la guerre ou par la destruction de leur écosystème.
La Grande Régression, p.1
D'après moi, ceci est plus que vrai!

Comment survivre au progrès - 1er cours

Je me suis inscrite au cours « Comment survivre au progrès? » pour plusieurs raisons. Premièrement, j’étais très intéressée par le format de cours en bloc et je souhaitais en vivre l’expérience. Évidemment, j’étais consciente qu’un cours comme celui-ci allait demander beaucoup de travail puisque la matière est condensée en trois semaines seulement, mais il s’agit pour moi d’un défi à relever. Je crois sincèrement que ce genre d’horaire nous permettra de pousser nos réflexions plus loin qu’à l’habitude et nous donnera l’occasion de mieux nous connaître, d’approfondir nos savoirs ainsi que d’assister à plusieurs conférences qui s’annoncent être plus que fascinantes. Deuxièmement, j’aimais beaucoup l’idée d’avoir quatre professeurs en classe, surtout qu’ils appartiennent tous à différentes disciplines. Je me demandais comment les cours allaient se dérouler et comment chaque prof allait, à sa façon, contribuer à rendre les interactions et les échanges plus intéressants. Troisièmement, je trouve le sujet du cours très pertinent et plus que captivant. Il est rare d’avoir la chance de participer à un projet comme celui-ci, durant lequel un sujet bien précis est examiné et analysé en profondeur... Le progrès est un phénomène dont je n’ai pas beaucoup entendu parler, et cela même s’il se retrouve partout autour de nous. Nous sommes, en ce moment même, plongés dans une piscine de progrès! Ainsi, je crois fortement que participer et contribuer aux discussions au sein de ce groupe pourra enrichir mon bagage de connaissance et me donnera la chance d’avoir une vision plus juste et plus éclairée du monde dans lequel nous évoluons.

Quelle est ma vision personelle du progrès? Voici une des questions auxquelles je dois répondre dans le cadre du cours. Je crois qu’il est difficile de définir ce terme et je ne suis certainement pas la seule à penser ainsi. J’ai l’étrange impression que même mon très cher ami Antidote trouve cette tâche complexe puisqu’il définit le progrès comme étant le développement de la civilisation et de l’humanité, ce qui est, avouons-le, très simple et plutôt vague comme explication. Puisque je ne suis pas une personne passionnée d’histoire et encore moins de politique, il m’est parfois difficile de trouver des exemples pertinents qui pourraient bien représenter ce qu’est le progrès. Je ferai tout de même de mon mieux. À mon avis, le progrès n’est ni bon ni mauvais. Il peut être perçu de plusieurs manières, sous une multitude d’angles, à partir d’une foule de perceptions. Le progrès est en fait un changement, une évolution, une nouveauté, qui est habituellement engendré ou amorcé dans le but de rendre la vie sur Terre meilleure ou même plus facile. Dans le cadre du cours, nous discuterons principalement du progrès humain. Comme je l’ai appris durant ma première année, les homo sapiens sont les seuls étant parvenus à transformer et à réinventer le monde comme ils l’ont fait. Effectivement, ils ont réussi à rendre les outils plus efficaces et les conditions de vie plus profitables (pas pour tout le monde, malheureusement). Aujourd’hui, nous n’avons plus à faire face aux difficultés qui se présentaient à nous auparavant. Oui, le progrès que nous avons fait jusqu’ici nous a rendu la vie plus simple (du fait qu’il est plus facile de satisfaire nos besoins physiologiques), mais à quel prix? Par exemple, nous avons inventé des machines qui roulent à 200 km/h pour être plus rapides (parce que le temps, c’est de l’argent!), mais nous écourtons la vie de l’espèce humaine sur terre chaque fois que nous faisons démarrer ces mêmes machines. Bref, je crois que le progrès ne peut faire de mal à personne s’il est, bien entendu, géré efficacement. Cependant, est-il possible d’en faire autant lorsque la société dans laquelle on vit est motivée presque uniquement par les profits qui seraient possibles de réaliser et tourne autour de ceux-ci? Je crois que le progrès se trouve entre les mains de ceux qui sont en position de pouvoir et c’est peut-être cette vérité qui est dangereuse, plutôt que le progrès en soi.


Gabrielle