Je voudrais maintenant attirer votre
attention sur une question que Noémie a posée en classe. La situation actuelle est-elle
davantage le résultat de la nature humaine ou de la culture? J’ai trouvé
intéressant le fait que le cerveau humain soit programmé pour réagir aux menaces
à court terme et non celles à long terme. Je crois qu’au plus profond de nous,
nous savons tous que nous ne sommes pas conçus pour vivre ce mode de vie, dans
ce genre d’univers. Nous sommes beaucoup trop axés sur la consommation, sur
l’aspect matériel, sur la performance. Cela n’est pas nouveau puisque l’on ne
fait que le répéter sans cesse. Effectivement, la première chose que je fais
lorsque je reçois un de mes travaux est de regarder la note que le prof m’a donnée.
Nous sommes pris en otage dans ce mode de
vie. Dans un de mes travaux du semestre d’hiver, j’ai compris comment la femme
était dominée par l’homme et comment, à force d’être exposée à ce rapport de
domination, elle en vient à le trouver normal, voire naturel, et s’y soumet, tout
simplement. C’est exactement la même chose pour notre façon de vivre! Parfois,
je regarde autour de moi et je me demande quel est notre problème! Que sommes-nous
devenus? J’ai l’impression que l’humain a tout sacrifié au dépens du profit et
qu’il a peur de pitcher de la crème glacée par terre, de sortir sentiers
battus, de faire les choses différemment. Un des profs a mentionné l’autre jour
qu’il avait pris l’initiative d’écrire, et ce chaque jour, une chose qui
l’avait rendu heureux ou un moment où il avait vécu du bonheur durant la
journée. Je trouve cette action plus qu’honorable, celle-ci nous permettant de
réfléchir au sujet de notre quotidien. Mais, si l’on y pense, l’humain ne
devrait-il pas être heureux pendant chaque minute de sa vie? Il fait lui même
ses choix, bâtit ses projets, décide de son avenir... Il est certain qu’il y a
des périodes plus difficiles, mais j’ai l’impression que nous sommes devenus,
en quelque sorte, une espèce robotisée. Nous travaillons, travaillons et
travaillons comme des défoncés, mais dans quel but? Pour l’argent? Pour le
prestige? Parce qu’on se dit que nous n’avons rien de mieux à faire? Parce que
c’est ce qu’un humain fait? Parce que nous n’avons pas le choix?... Je dis
souvent que j’aimerais revenir en arrière, c’est-à-dire à la période des
chasseurs-cueilleurs. Oui, il est vrai qu’il était plus difficile de se nourrir
et de survivre, mais j’ai la nette impression que les gens étaient plus
heureux, plus sereins, plus en paix... Étant étudiante en psychologie, je sais
à quel point les troubles anxieux sont aujourd’hui très répandus! Dans le
temps, ils pensaient tout simplement à VIVRE. De nos jours, est-ce que l’on
sait vraiment ce que vivre une vie veut dire?
Mon plan de vie (je suis très
planificatrice) est de faire 4 ans à l’Université de Hearst et d’obtenir mon
bacc en psychologie. Suite à cela, je ferais probablement une maîtrise de 2 ans
à l’Université d’Ottawa. Puis, les chances sont que je marierais, aurai des
enfants et que je vais tout simplement travailler jusqu’à ce que j’ai 60 ans, faisant
de mon mieux afin de faire une petite différence dans la vie des gens.
J’attendrai patiemment la retraite. À 60 ans, je ferai quelques voyages, si je
n’ai pas trop de dettes, pour finalement me rendre compte que je suis rendue
trop vieille pour faire du vélo avec mon chien. Vu de cet angle, je trouve que
mon avenir me parait quelque peu ennuyant, mais cela semble être le modèle de
vie que tout le monde adopte. Une petite vie normale dans un monde... perturbé.
Parfois, j’aimerais tout changer. Où est l’amour, la paix, la joie, le bonheur,
l’entraide, le soutien, le rire, la détente, le partage, la solidarité? Ce
n’est surement pas votre maison, votre ordinateur, votre écran plasma ou même
votre piscine qui vous amène le bonheur. Regardez autour de vous et demandez-vous
ce qui vous rend profondément heureux. Du moins... l’êtes-vous vraiment?
En ce moment, je regarde mon chien. Il est
étendu sur le dos et il dort. Aucun stress. Il vit sa vie minute par minute et
il est bien. Ce serait amusant si tous les humains se transformaient en chiens.
Plus d’argent, plus de gouvernement à chier, plus de révolte, seulement que les
lois de la nature, une meute (comme le dirait si bien Cesar Milan) et la vie.
Et alors, peut-être notre planète bleue se porterait mieux et peut-être qu’elle
pourrait, à son tour, respirer de l’air frais.
Je crois que la simplicité est la plus
belle chose au monde, surtout la simplicité d’esprit. Notre monde est devenu si
complexe par notre faute que ça en devient étourdissant. C’est pourquoi je me
suis fait tatouer le mot Simplicité sur mon bras. Pour moi, c’est une valeur
des plus importantes.
P.-S. Je n’ai vraiment aucune idée d’où je
sors tout cela, mais nous avions carte blanche, alors j’en aie profité. J’ai
aussi écouté les conseils de Jean-Pierre concernant le français.
W-O-W! tout simplement
RépondreSupprimerGabrielle, pour être honnête, je me suis sentie de la même façon. C’est incroyable comment il y a des informations. En plus, qu’il faut par la suite écrire quelque chose! Je dois aussi avouer que je me sens un peu ignorante moi aussi. J’ai réalisé que j’aurais peut-être dû suivre un cours de politique, d’économie et autres. J’aime bien ton exemple de la situation du rapport entre l’homme et la femme, c’est intéressant et tellement vrai! Je ne sais pas d’où tu as sorti toutes ces idées, mais je dois avouer qu’elles portent à réflexion. J’ai bien aimé l’idée d’avoir carte blanche, j’aurais très bien pu deviner qui avait écrit ce texte, cela te représente définitivement.
RépondreSupprimerNon mais sérieux, tu dis les choses d'une façon tellement, wow! Et t'as entièrement raison... certes il y a des exceptions à tout, mais est-ce que les gens sont véritablement heureux lorsqu'ils disent qu'ils le sont?
RépondreSupprimerÀ un moment donné tu dis : «Dans le temps, ils pensaient tout simplement à VIVRE. De nos jours, est-ce que l’on sait vraiment ce que vivre une vie veut dire?» Ça m'a fait penser à la pyramide de Maslow, de sorte que les gens de l'époque cherchaient à répondre à leurs besoins fondamentaux. Maintenant, puisque pour notre société ces besoins vitaux sont facilement comblés, les gens cherchent à répondre aux autres besoins, soient ceux d'estime et de réalisation.... alors serait-ce en quelque sorte du progrès?
WOW Gab! et ce que tu dis à propos de Charlie est pertinent!
RépondreSupprimerWOW!!
RépondreSupprimerGab j'ai envie de te dire que tu as bel et bien raison! J'ajoute à cela, tout en ayant la même pensée que toi, que le BONHEUR est un MODE DE VIE et non une DESTINATION. Comme tu dis si bien, on passe notre vie à travailler...travailler pour quoi au juste? On n'a qu'a prendre une minute pour respirer, s'arrêter et regarder autour de nous pour nous rendre compte que ce sont les p'tits bonheurs de la vie qui comptent vraiment. Dans le fonds, c'est pas mal ce message que tu as livré dans ta réflexion.
Bravo,
Marie-Pier G. :-)
Par rapport au fait que tu dises que tu regrettes presque l'époque des chasseurs-cueilleurs puisque ceux-ci étaient peut-être plus heureux. Cette pensée, que tu n'es certainement pas la seule à partager, n'est pas, à mon avis, seulement liée au fait que la vie était moins complexe à l'époque, le but étant alors de survivre. Je pense que ce sentiment de plus grand bonheur que nous avons vis-à-vis une telle époque pourrait aussi être lié au caractère précieux que revêtait alors la vie (j'en parle quelque peu dans mon billet sur l'anthropocène). En effet, à cette époque, la vie des individus était bien plus souvent menacée ou de différentes façons. Par exemple (j'invente des exemples possibles), on pourrait se faire « ramasser » ou accrocher par un mammouth pendant la chasse, tomber dans un cours d'eau, mourir de froid... toutes des choses qui sont encore possibles (ou presque) mais qui arrivent peu fréquemment et qui, lorsqu'elles se produisent, nous choquent. De nos jours, nous faisons une foule d'activités qui mettent notre vie en danger (bungee, parachute, motocyclette, rafting...) et nous allons même jusqu'à payer pour avoir cette dose d'adrénaline qui est nécessaire dans la vie de certains.
RépondreSupprimerBref, je n crois pas que cette quasi-nostalgie soit due simplement à la simplicité relative de la vie des chasseurs-cueilleurs mais aussi au caractère précieux qu'avait la vie à cette époque
Wow pour le texte et rewow pour les commentaires... C'est bizarre mais vous me rendez optimiste...
SupprimerLe concierge
Gabrielle, je suis impressionnée par ton commentaire.... et tu me fais réfléchir moi aussi ! Je te trouve très sage ! Ce sont des personnes éveillées comme toi, comme les autres dans le cours Survivre au progrès et évidemment comme vos quatre profs, qui faites une différence dans le monde, une petite contribution à la fois. Bravo... et bonne journée, aujourd'hui !!
RépondreSupprimerClaire
Salut Gab,
RépondreSupprimerJ'aime vraiment ta réflexion... à mes oreilles, ça sonne comme un cri du coeur d'une fille qui se cherche dans une société complexe... et c'est tout à fait normal. Je dois avouer que je me reconnais dans tes réflexions. Mon plan de vie est aussi très planifié, par contre, il m'arrive de vivre des évènements qui me remettent mon plan de vie en considération. Il m'arrive souvent de me demander pourquoi je m'imagine un plan de vie si planifié? Est-ce la société qui me pousse à me planifié une petite vie confortable? Ou est-ce mon réel désir? Je dois avoué que j'ai toujours voulu quatre enfants et que depuis le début du cours... je commence à me demander à quoi ça sert? La planète est déjà surpeuplée et nous faisons partie de ceux qui consomment le plus... est-ce moral de vouloir faire autant d'enfants en connaissant cette réalité?
Je trouve aussi très intéressant que tu ai introduit l'idée du chien qui est là et ne pense à rien... n'est-ce pas la beauté d'être humain d'avoir la conscience d'exister, d'avoir un impact et de traverser l'histoire?
Elsa :)